Vol. 28/1 (2008)

ARTICLES
• D. HUFF, “Das ’medische’ Grabrelief von Deh Now”
Résumé
Des arguments sont avancés pour dater les tombeaux soi-disant mèdes à l’époque post-achéménide. Il est suggéré que les 4 tombeaux de Deh Now (Issakvand, Surkhadeh) ont été les endroits d’ensevelissement d’une dynastie locale et qu’ils appartiennent à une phase tardive de la période des tombeaux rupestres ” mèdes “, le tombeau à reliefs étant le plus récent. Ce dernier relief sur lequel est représenté un prêtre en costume pseudo-achéménide, pourrait être daté entre le Ier siècle avant notre ère et le milieu du Ier siècle après. Plus tard une petite scène d’adoration y a été ajoutée montrant un autel du feu placé entre le personnage et un brûleur d’encens. Au-dessus de ce dernier est placé un objet peu clair qui est identifié comme un nuage d’encens. Ce relief additionnel pourrait appartenir à l’époque parthe tardive ou à la période sassanide.
Mots clés : Bisutun ; Deh Now, Issakvand ; Gaumata ; tombeaux rupestres mèdes ; autel du feu ; bruleur d’encens, thymiaterion ; costume perse.

• C. LO MUZIO, “The Dioscur at Dilberjin (Northern Afghanistan) : Reviewing their Chronology and Significance”
Résumé
Le sujet de cet article est une peinture murale représentant les Dioscures, trouvée il y a 25 ans dans le temple principal de Dilberjin (Bactriane du Sud). Sur la base d’une comparaison avec le répertoire iconographique greco-romain des Jumeaux divins (où une attention particulière a été attachée aux schémas de la composition), il y a des raisons de douter de la chronologie proposée par I.T. Kruglikova, l’auteur des fouilles, pour l’exécution de la peinture (IIe siècle avant notre ère), qui doit être plus vraisemblablement datée aux environs du IIe (ou même IIIe) siècle de notre ère. En ce qui concerne la fonction des Dioscures dans le contexte du temple en question, l’on ne devra pas écarter l’hypothèse qu’ils y jouaient le rôle d’assistants ou de gardiens d’une autre divinité, peut-être féminine, selon un modèle très répandu dans l4Est de l’empire romain (les ” Dioscures au service d’une déesse “), mais attesté aussi dans le fond religieux local (les jumeaux indo-ioraniens qui assistent souvent une déesse). Une représentation peinte du couple brahmanique Siva-Pârvatî, exécutée dans le même temple mais quelque temps plus tard, pourrait également fournit un indice sur la présence d’un culte adressé à une divinité féminine.
Mots clés : Bactriane ; Dilberjin ; peinture ; Dioscures ; Artémis ; jumeaux indo-iraniens ; Nanâ ; Siva-Pârvatî.

• F. GRENET et O. BOPEARACHCHI, “Une nouvelle monnaie en or d’Abdagases I”
Résumé
Faisant suite à la publication, par les mêmes auteurs, d’une première monnaie en or du roi indo-parthe Abdagases II (St.Ir. 25, 1996, p. 219-231), cet article fait connaître un nouvel exemplaire, trouvé près de Qandahar en Afghanistan. Il comporte lui aussi une légende en parthe, mais plus complète et donnant à l’avers la filiation du souverain ” fils du roi Sanabares “. L’iconographie, qui associe le thème de la chasse glorieuse à l’avers à celui du cheval sacrificiel (?) au revers, est également discutée.
Mots clés : numismatique ; Indo-parthes ; Abdagases II ; Sistan.

• Ph. GIGNOUX, “Sur quelques relations entre chrétiens et mazdéens d’après des sources syriaques” Résumé
À travers quelques sources syriaques publiées il y a longtemps par Chabot (1897), l’auteur a extrait des textes qui montrent quelles étaient les relations entre chrétiens nestoriens et mazdéens, notamment à propos des coutumes funéraires, de l’emprisonnement et de la justice, des conversions, ou de la récitation liturgique mazdéenne. Mais le plus intéressant est peut-être la découverte du mot syriaque désignant le kelek, cette sorte de radeau utilisé depuis la plus haute antiquité pour la navigation sur le Tigre et qui est bien attesté sous la forme qarqûrâ.

• W. FLOOR, “Le Kârun et l’irrigation de la plaine d’Ahvâz”
Résumé
L’idée d’irriguer la plaine d’Ahvâz et ses environs fut lancée en 1875, et plusieurs propositions de concession furent proposées. Ce n’est qu’en 1902 que Mozaffar al-Din Shâh employa un ingénieur néerlandais pour y étudier les possibilités d’irrigation. Mais le manque d’argent du gouvernement persan et l’opposition des Anglais fit enterrer ce projet. Le plan d’irrigation de la paine d’Ahvâz ne fut finalement réalisé que dans les années 1960.
Mots clés : concessions ; irrigation ; Khuzestan ; Pays-Bas ; Grande-Bretagne ; Sheikh Khaz’al ; puissances européennes ; Qajar.

• C. JAHANI, “Persian Influence on Some Verbal Constructions in Iranian Baloch”
Résumé
Le baluchi parlé en Iran est dans une importante mesure influencé par le persan, la langue officielle et celle aussi de l’éducation. Dans le présent article sont examinées de telles influences sur des constructions verbales en plusieurs dialectes du baluchi iranien par le moyen de questionnaires. Un certain nombre de Baluchs vivant en Suède, Norvège et Angleterre ont été les informateurs pour cette enquête.
Mots clés : lingustique ; dialectologie ; baluchi iranien ; influence du persan ; constructions verbales.

Vol. 28/2 (2008)

ARTICLES
• R. SCHMITT, “Frustula Susiana”
Résumé
Dans cet article, quelques problèmes textuels des inscriptions vieux-perses provenant de Suse sont discutés. À propos de DSa 5, on propose de restituer a-[n-i-y-h-y-a : vi-i-s]-h-y-a et de lire /taya aniyahyâ frasham Jadaytî/ “ce qui paraîtra excellent à tout autre”. À la ligne 50 du fragment no. 10 de la Charte de fondation du Palais DSf on lit -u-[t]- et l’interprète, en tenant compte de l’étendue de la ligne et de la position, comme partie de /utâ/. Le fragment no. 13 de cette inscription montre, à la ligne 41, un texte plus large, qui ne peut être complété que par [a-b-r-i-y :t-y :i-d-a : a-k]-r-i-y et qui diffère de DSf ainsi que du texte parallèle DSz, faisant partie, apparemment, d’une autre rédaction de la Charte de fondation du Palais, pour laquelle on propose le signe “DSac”.
Mots clés : épigraphie achéménide ; inscriptions vieux-perses de Suse ; inscriptions de Darius Ier ; textes DSa et DSf (Charte de fondation du Palais).

• N.A. CANTERA GLERA, “Die Stellung der Sprache der Pahlavi-Übersetzung des Avesta”
Résumé
La traduction pehlevi de l’Avesta a été écrite probablement avant sa dernière rédaction au sixième siècle. Elle serait ainsi plus ancienne que toutes les autres œuvres de la littérature pehlevie. Le but de ce travail est donc d’établir si ce fait se reflète dans la langue de traduction. L’auteur est arrivé à la conclusion que la langue de la traduction pehlevie représente en effet un état comparable à celui du MP manichéen et des inscriptions et à celui du Psautier pehlevi, et qu’il est plus ancien que le pehlevi des livres. Cet état de langue est appelé par l’auteur “pehlevi ancien”. ses principaux caractéristiques sont : 1. La conservation de presque toutes les formes du subjonctif, tandis que le pehlevi des livres ne conserve que la 3.p.sg. et pl. ; 2. La préservation de l’opposition entre le cas direct et l’oblique du pronom de la 1.p.sg., dans les noms de parenté, et au pluriel en général.
Mots clés : pehlevi ; moyen iranien manichéen ; moyen iranien des inscriptions ; traduction pehlevi de l’Avesta ; linguistique ; morphologie iranienne ; grammaire comparée des langues iraniennes.

• S. ADHAMI, “Some Remarks on ‘Ulama-ye Islam. I. A Zoroastrian Polemic”
Résumé
Les deux traités de polémiques zoroastriens, ’Ulamâ-ye Islâm I-II, n’ont été, jusqu’à présent , étudiés que pour les sections zurvanites, mais ces traités contiennent beaucoup de renseignements sur les autres religions qui ont échappé aux chercheurs précédents. Ci-dessous, quelques exemples sont reproduits et on souhaite qu’une nouvelle édition des deux textes, accompagnée de traduction, soit présentée bientôt.
Mots clés : ’Ulamâ-ye Islâm ; zoroastrisme ; polémiques ; XIIIe siècle de n.è. ; Allûph ; hypostase ; Coran ; attributs divins ; sagesse innée ; sagesse acquise.

• Ph. GIGNOUX, “Quelle connaissance eut de l’Iran Movsès Xorenac‘ ?”
Résumé
Après avoir rappelé que l’Histoire de Moïse de Khorène est basée sur de nombreuses fables et traditions orales, mais aussi sur des histoires antérieures (Buzandaran, Agathange, Lazar de P’arp’), l’auteur a recueilli les principales données qui se rapportent à l’Iran, à propos des fonctions et titres des dignitaires de la Cour, et des pratiques funéraires mazdéennes. De plus, il a montré, concernant la légende de la reine Sémiramis qui intéressa particulièrement l’historien arménien, que la reconstruction de W. Nagel ne peut être acceptée.
Mots clés : Moïse de Khorène ; historiographie arménienne ; Iran sassanide ; mazdéisme ; dignitaires de la cour.

• B. BABAJANOV, “Datation de la mosquée Vâlida-ye ‘Abd al-‘Azîz Xân à Boukhara”
Résumé
Une mosquée de Boukhara connue sous le nom de “Vâlida-ye ’Abd al-’Azîz Xân” a été faussement datée par différents chercheurs à l’époque du règne du Jânide ’Abd al-’Azîz Xân II (1645-1680) ou celle du Sheybânide ’Abdallâh II (1583-1598). L’étude du matériel épigraphique du monument (inscriptions de fondation) et du matériel documentaire (vaqfnâma) a permis à l’auteur d’établir d’une manière précise le nom du commanditaire de la construction – le khan sheybânide ’Abd al-’Azîz Xân b. ’Ubaydallâh Xân, et l’époque de sa construction – dans les années 1540-1550.
Mots clés : Asie centrale ; Boukhara ; Vâlida-ye ’Abd al-’Azîz Xân, mosquée ; ’Abd al-’Azîz Xân b. ’Ubaydallâh Xân ; Sheybânides ; épigraphie.

• S. SCHMIDTKE, “The Doctrine of the Transmigration of Soul according to Shihb al-Din al-Suhrawardi (killed 587/1191) and his Followers”
Résumé
L’article concerne l’attitude des philosophes illuminationistes à l’égard de la métempsycose. Y sont analysées les positions de Suhrawardî (exécuté en 587/1191) dans son Hikmat al-ishrâq, de Shahrazûrî (m. après 688/1288) dans son al-Shajara al-ilâhiyya, et d’Ibn Abî Jumhûr (m. après 906/1501) dans son Kitâb al-Mujlî. Alors que ces penseurs professent l’origine temporelle de l’âme, d’autres, en l’occurrence le philosophe juif Ibn Kammûna (m. 1284) et l’imamite Qutb al-Dîn Shîrâzî (m. 710/1311 ou 716/1316), croient à sa pré-éternité. Leurs attitudes envers la métempsycose s’en trouvent ainsi modifiées par rapport aux premiers.
Mots clés : métempsycose ; transmigration de l’âme ; Illuminationistes / Ishrâqis ; réincarnation.

• A. SOUDAVAR, “The Concepts of “al-Aqdamo aa” and “Yaqin-e sâbeq”, and the Problem of Semi-fakes”
Résumé
Nombre de chercheurs ont dû rejeter leurs convictions, convictions qui par ailleurs pouvaient être fondées, en raison de documents dont la datation allait à l’encontre de leurs arguments. Les pages qui suivent tentent de démontrer combien la datation ou l’authenticité admises pour certains “originaux” peuvent être trompeuses. L’erreur a souvent pour cause principale l’existence de semi-faux, c’est-à-dire des documents faits ou altérés par des tiers dans un temps proche de celui qu’ils tentent de reproduire. Pour illustrer ce problème et son ampleur, des exemples seront cités ; tous portent le sceau d’authenticité des experts modernes.
Mots clés : faux ; semi-faux ; Nasihat al-Moluk ; Tamerlan ; Charles VI ; Hall-e Moshkelât ; Akhlâq-e Mohseni ; Yazdân-Senâkht.

• L. PAUL, “Neuere Tendenzen in der Entwicklung des Persischen am Beispiel des Teheraner Freitagspredigten”
Résumé
Sur la base de “Sermons du vendredi” tenus à Téhéran dans les années 1979 à 1984, l’auteur examine diverses tendances nouvelles de la grammaire du persan, particulièrement dans la relation entre la langue écrite et parlée, et dans la lexicologie et formation des noms. L’auteur accentue le caractère continuel du changement de langue, et aussi la continuité des tendances “persifisantes”, dans le persan du XXe siècle.
Mots clés Mots clés : sermon du vendredi ; persan contemporain ; langue écrite vs. parlée ; expression de politesse ; formation des noms.

• J. KELLENS, “Hypallages de la diction”

• J. DUCHESNE-GUILLEMIN, “Sur deux noms persans d’instruments de musique”

Mots clés :